jeudi 2 juin 2011

Un chemin d' arbres de Pierre Dhainaut

Un chemin d’arbres

Aucun arbre n’est seul, qu’il s’appuie

contre un mur, là, dans nos rues étroites

comme au loin sur des crêtes, aucun

non plus n’est sombre : personne avec eux

ne se sent de trop, en regardant par terre,

en contemplant les nuages qui passent.

Que les vents mollissent, un arbre persiste

à vaciller, à répartir autour de lui

ce vacarme, ce murmure, où se confondent

la houle et le feuillage, et nous, en bas,

nous restons silencieux : que la mémoire se retrempe,

elle sera en décembre abondante.

Le tronc s’incline et les branches s’étendent,

les arbres sont égaux pour le noroît, du plus frêle

au plus rude, ils ne défient pas

ni ne se résignent, ils font mieux qu’appeler,

ils annoncent le lieu où les oiseaux suspendent

leurs cris, leur tournoiement, ici, dans le soleil.

Comme en forêt le long des routes, nous allons

d’arbre en arbre, nous avons l’âge des rameaux

où se plaisent les fruits, le givre,

qui ne s’alarment pas de ce qu’ils durent,

l’humus et l’air, ensemble ils les célèbrent,

à l’ombre, l’accueil nous enracine.

Pierre Dhainaut Plus loin dans l’inachevé Arfuyen. 2010.

Merci à Framboise des prés sacrés, la poésie est de retour!

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