samedi 29 août 2009
Quand une discipline en enrichit une autre : quelques réflexions sur l’apport du Nihon Tai Jitsu pour le Tai Ji Quan.
Ne cherchez pas, avec un nom pareil, ce n’est pas chinois. Le Nihon Tai Jitsu est issu du Tai Jitsu, art martial souple d’origine japonaise qui privilégie originellement plutôt l’esquive. Les techniques de combat du Nihon se veulent globales et sont basées aussi bien sur les atémi pieds- poings, issus du karaté, que sur les esquives et les clés (judo, aïkido). Le Nihon Tai Jitsu utilise des techniques pour tout le corps.
Vous trouverez des infos complètes sur leur SITE OFFICIEL . Voir vidéo en cliquant ICI. (c'est un peu bourrin sur le clip mais à Sanjuro le travail est beaucoup plus souple).
Pour ma part, j’ai démarré le Nihon Tai Jitsu à la suite de réflexions concernant ma pratique du Tai Ji Quan. Lorsque j’ai démarré le Tai Ji, je ne savais pas que mon club s’inscrivait dans une tradition martiale, nous ne développions pas cet aspect car la demande n’existait simplement pas. C’est en rencontrant pour la première fois le professeur de mon enseignant d’ici que je me suis rendue à l’évidence que d’une part mon bagage martial était nul et que d'autre part, seule, je ne m’en sortirais pas (je n’avais pas cet expert sous le bras malheureusement). En plus des stages avec mon nouveau professeur, il m’a semblé indispensable de trouver dans la région une discipline que je puisse travailler chaque semaine, qui soit suffisamment complète et technique et dont la pédagogie soit claire et basée sur la répétition pour pouvoir m’entraîner, comparer et mettre à l’épreuve mes applications.
Les deux choses qui m’ont permis de voir plus clairement dans le système de combat propre au Tai Ji sont le travail des déplacements et des clés.
Les déplacements du Nihon, sont souvent larges, clairs, bien définis et le travail envisage systématiquement les trois distances de combat. Donc rien à voir avec le Tai Ji : l’esquive est souvent toute petite, en rotation sur soi même, l’idée est de rentrer en permanence, d’aller sur l’adversaire ou de passer derrière en « le » collant. Nous travaillons en boxe Tai Ji dans des cercles qui avec la pratique deviennent de plus en plus petits. Le corps s’y inscrit totalement jusqu'à ce que les mouvements deviennent spontanés et fulgurants; nous inscrivons l’adversaire dans ces mêmes cercles pour que ses attaques y soient absorbées et finalement annihilées. Au final, on ne voit pas grand chose, ou plutôt, on ne voit qu'une seule chose, là où il y en a plusieurs et c’est bien là le problème. Le fait de travailler dans un système d’esquive quasi opposé me permet de mieux comprendre la spécificité et la difficulté des esquives du Tai Ji Quan.
Pas évident les Qi Na ( Tai Ji, Pakua…). Le Nihon a développé des outils pédagogiques fondamentaux pour comprendre les clés de base. Viennent se greffer sur ces bases des clés plus complexes. Je n’ai pas eu d’outils équivalents pour comprendre le système des clés chinoises. Je les comprends mieux grâce à ce travail de base, répété à chaque cours.
Il y a encore l’apprentissage des chutes qui permet d’aller au bout de nos techniques Tai Ji sans les avorter systématiquement, faute de savoir chuter ou de trop appréhender la douleur. Et enfin, les techniques pieds poings qui m’ont vite fait comprendre que nous n’étions pas les spécialistes des coups de pieds. Pas si évident, certains auraient tendance à croire que notre discipline est complète. Il se trouve qu’elle ne l’est pas, aucune ne l’est et ce n’est pas un problème. Beaucoup de pratiquants en Nihon viennent d’autres disciplines : judo, karaté, boxe Tai etc. quel meilleurs moyen pour se rendre compte de ses faiblesses et de ses atouts?
Si nous prétendons pratiquer du Tai Ji de combat, donnons nous les moyens de le faire en l'absence d'experts à domicile. En l'occurrence, le mien n'est pas dans la région et il faut bien continuer à chercher et à comparer.
Pour ceux qui l’aime vraiment, le Tai Ji Quan mérite une attention particulière tant sont riches ses techniques, principes et systèmes, tant sont grandes son étrangeté et sa particularité. Pascale Landais
Sur photo et vidéo, Florent Coeuille, 3èmeDan FFKDA, professeur (excellent) à Sanjuro
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