Un chemin d’arbres
Aucun arbre n’est seul, qu’il s’appuie
contre un mur, là, dans nos rues étroites
comme au loin sur des crêtes, aucun
non plus n’est sombre : personne avec eux
ne se sent de trop, en regardant par terre,
en contemplant les nuages qui passent.
Que les vents mollissent, un arbre persiste
à vaciller, à répartir autour de lui
ce vacarme, ce murmure, où se confondent
la houle et le feuillage, et nous, en bas,
nous restons silencieux : que la mémoire se retrempe,
elle sera en décembre abondante.
Le tronc s’incline et les branches s’étendent,
les arbres sont égaux pour le noroît, du plus frêle
au plus rude, ils ne défient pas
ni ne se résignent, ils font mieux qu’appeler,
ils annoncent le lieu où les oiseaux suspendent
leurs cris, leur tournoiement, ici, dans le soleil.
Comme en forêt le long des routes, nous allons
d’arbre en arbre, nous avons l’âge des rameaux
où se plaisent les fruits, le givre,
qui ne s’alarment pas de ce qu’ils durent,
l’humus et l’air, ensemble ils les célèbrent,
à l’ombre, l’accueil nous enracine.
Pierre Dhainaut Plus loin dans l’inachevé Arfuyen. 2010.
Merci à Framboise des prés sacrés, la poésie est de retour!
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