lundi 14 février 2011

Haïku pour l'année du Lapin de Métal Blanc

Une branche de prunier à la main
mes vœux de nouvel an
je présente.

Shiki (1866-1902)


Blanc le bouillon de riz
dans mon bol immaculé
au soleil du premier jour de l'année.

Joso (1661-1704)


Même mon ombre
est au meilleur de sa forme
ce matin du nouvel an.

Issa ( 1763-1827)


Premier lever de soleil de l'année
avec un nuage
comme le nuage d'un tableau.

Shusai (1874-1940)


Du premier jour de l'année
l'esprit
le vent dans les pins des cimes.

Tozan (807-869)

« Mallarmé rêvait d'une pratique du monde autant parlée que vécue
où « l'Homme, puis son authentique séjour terrestre » échangeraient «
une réciprocité de preuves »,_n'est-ce pas à peu près cela ? (…) Quand
il se propose d' « imiter le Chinois au cœur limpide et fin »_ le
Chinois, mais c'est ce sage qui peint trois roseaux et la lune sur une
tasse, devant un ciel d'émeraude, nous sommes bien près du haïku_,
c'est pour donner son accord à une poétique où le dénommé semble le
seul objet de pensée, et la dénomination une « extase ». Les mots dans
leur évidence. Et nous, dans la demeure qu'ils font, comme les hôtes
d'un jour mais comblés... »
Yves Bonnefoy. Haïku, Fayard, 1980.

Merci à
Framboise des Folies Bergelle et désolé pour la mise en page non respectée, impossible via le blog.

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